Automne & un journal à commencer
Date perdue. Probablement 2016.
Aller à Notre-Dame-des-Bois en voiture. J'ai toujours aimé ce nom, sa finale surtout. C'est une forêt, une vraie, tout au sud du Québec, près de la frontière état-unienne. Les montagnes, les couleurs folles des feuillus. Quatre ans que je n'avais pas vu l'automne. Dormir dans un camp – électricité solaire, bécosse derrière. La nuit si noire derrière les fenêtres dès que tombe le jour. Penser à Walden.
Reprendre l'habitude d'aller à la Grande Bibliothèque. Pris le Kerouac, La vie est d'hommage. Hâte de lire Sur le chemin.
Moment de broussaillement. Beaucoup, beaucoup de projets dans la tête. L'impression que c'est trop – c'est, trop. Mais déjà une chance aussi. Parce que pendant les deux années précédentes, à peine j'avais le temps pour un seul projet d'écriture. Maintenant que j'ai le temps, tout se bouscule. Tout veut sa place. Je sais la différence entre un projet et une nécessité. Je patiente. Ça émerge. Une forme, une couleur en particulier se démarque. J'appelle ça Pin rouge. C'est seulement dans ma tête, pour l'instant.
Commencer un journal. Incité par ce que font Guillaume Vissac et Sébastien Ménard. C'est Guillaume, justement, je crois (mais je l'ai entendu cité par Sébastien), que tenir journal c'était comme jogger tous les jours. Ce que je fais, depuis des mois, le long du canal Lachine. Un jogging mental / un jogging physique, tiens. Peut-être pas tous les jours, mais régulièrement. On tente.
Aussi parce que j'ai des choses à sortir, mais pas toujours le temps ni l'envie de faire un article complet sur. Ici, dans ce journal : des fragments. Une photo – ou pas. Dire ce qu'il y a à dire, parfois ça ne nécessite pas plus qu'un paragraphe dense – ou deux. Essayer d'être moins bavard, dans tout (Phuut maak maak, "Tu parles trop!", Khit maak maak, "Tu penses trop!", ils disent les Thaïs, aux bavards et aux penseurs – nous farangs, le sommes presque tous).