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  • Photo du rédacteurMahigan Lepage

Portraits sylvestres & mythologie

Fin 2016.

 

Ce nouveau chantier est encore très mouvant. Il ne s'appelle déjà plus Abattis. La forme a beaucoup bougé. Les dix première pages écrites, jetées, réécrites. Finalement, c'est presque un autre projet. Ce qui reste, comme obsession, c'est le bois. Pourquoi j'ai besoin d'écrire la forêt à ce point en ce moment? Les figures refaçonnées de l'enfance? Je ne sais pas. Une façon de me ré-enraciner, sûrement. Aujourd'hui, la forme commence à se dessiner. Ce sont des portraits, mais élevés au mythe. C'est la vision de l'enfance, qui permet ça. On voit tout plus grand. On est comme jeune érable qui pousse en forêt, parmi les grands arbres. Forcément, ce sont pour lui des géants. Des mythes. Je commence par le réel, je décris avec tendresse, puis je glisse vers l'imagination. Une voisine adulte, belle et hâlée, devient une déesse des bois, assise sur une souche, entourée de garçons comme moi qui pirouettent tout autour, remplis de désir. Mais la surprise aujourd'hui, quand j'ai commencé à imaginer la structure du truc, de voir apparaître une forme tellement similaire à Précipités, une série de portraits aussi, mythologiques aussi (fondés en partie sur L'Odyssée). Dans Précipités, j'avais groupé les portraits : "Vaillants", "Sirènes", "Brothers", etc. Et maintenant? "Les guerriers", "Les doux", "Les belles", etc. C'est bon signe, d'une certaine manière, que sans préméditation, on revienne à la même forme. C'est qu'on est bien dans ses eaux. L'ennui, c'est que Précipités me pose problème. Je n'ai pas réussi à resserrer la trame. Il y a beaucoup de portraits qui sont autonomes, non nécessaires à l'ensemble. Je les enlève, et rien ne s'écroule. Je ne sais pas, peut-être que ça doit être comme ça, mais vraiment ça me pose problème. Je n'ai pas encore envoyé le manuscrit à un éditeur. Et maintenant ce nouveau texte qui me refait le même coup? Peut-être pas, parce que cette fois-ci, les portraiturés ne sont pas tirés en flashs, au gré des coups d'intensité. Ils dessinent une sorte de communauté, un village, des rangs. Il faudra voir. En tout cas, ça me révèle des choses sur moi, sur mes textes. On se connaît si mal. Je n'ai donc jamais écrit qu'une grande mythologie?


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