top of page
Photo du rédacteurMahigan Lepage

Spleen, neige & mythe

Date inconnue.

 

Période de l'année où on vogue sur des vagues spleenesques. C'est les journées qui raccourcissent, le plafond de nuages aussi qui fait couvercle sur la ville. Quand il ne pleut pas, c'est les nuages tout ombreux. En Thaïlande, j'étais épargné. La longueur des jours ne change pas ou si peu. Et même en saison des pluies, rare que le couvert s'attarde bien longtemps. Pas que je n'avais jamais de coup de blues sous les Tropiques, mais c'était beaucoup plus facile de les secouer. Suffisait de sauter sur le scooter et d'aller se remplir les rétines de rayons sur une terrasse, sous prétexte de bière ou café. On vivait dehors. Ici, en novembre, en décembre, on vit dedans. Même quand on marche dans la rue.

 

On prépare une remontée pour janvier. Il me semble me souvenir qu'avec la neige, ça éblouit plus, même si les journées restent courtes. Je ferai paraître Surqualifé : lettres à des sociétés sans visage, ma traduction d'Overqualified de Joey Comeau, chez Mémoire d'encrier. Et aussi un petit livre que j'ai gardé secret jusqu'à maintenant. Je donnerai seulement un indice : farine... D'autres teasers suivront. Les deux livres, le Comeau et le mien, paraîtront dans une nouvelle collection que je dirigerai chez Mémoire d'encrier. Là encore, on étire le suspens, mais c'est ce que je veux dire, par remontée. Des projets qui viennent au jour. Je l'espère blanc, blanc neige, le début 2017.

 

Pour le projet en cours, j'arrange des entrevues. Première fois que je fais ça. Entrevues avec des hippies des Plateaux où j'ai grandi en Gaspésie. Lundi dernier, une en personne avec Jean. Mardi, sur Skype avec Luc. D'autres en vue. Leur regard m'est précieux. Beaucoup plus social et communautaire que ce que j'en avais perçu et gardé, moi, comme enfant. Ça m'intéresse, mais c'est encore plus beau quand ils vont dans le détail de l'anecdote. Le voisin, Clément, blond bouclé bien enveloppé, qui un jour débarque en tutu (moi qui l'avais déjà identifié à Cupidon...). Le détail d'un accident sur le rang St-Jean ou d'une descente policière à la commune... Tout ça, c'est de l'or. J'insiste, je répète : c'est le mythe, qui m'intéresse. Le mythe que je peux extraire du réel. Je n'écrirai pas les annales des Plateaux.

En parallèle, j'ai révisé les mythes gréco-romains pour ce projet. Et je commence Les métamorphoses d'Ovide. J'ai écrit déjà, et j'ai donc une bonne idée de la forme, à l'échelle de chaque portrait. Mais comment décider de l'ordre? De l'organisation d'ensemble? Ça me pose vraiment problème, cette histoire. Ou une série de portrait qu'on pourrait lire dans n'importe quel ordre, justement? Et moi qui pensais faire plus romanesque, initialement. J'en suis bien incapable. Je ne m'aide vraiment pas...


bottom of page