Chemin d'un livre & puis construire
Date inconnue.
Je savais que Big Bang City allait être un livre à pénétration lente. Il trouve ses lecteurs lentement, mais sûrement. Jusqu'à maintenant, il retient l'attention des libraires, des éditeurs, des auteurs, des universitaires. Des lecteurs exigeants. Et pas seulement dans le cercle habituel de Publie.net. Je crois que c'est un départ, un bon départ, et non une finalité. C'est le chemin de certains livres, d'être découverts et portés d'abord par des initiés, qui les poussent petit à petit au-delà de leurs cercles. Benoît Melançon a publié un billet cette semaine sur le bouquin. Benoît dont je cite le Bangkok dans Big Bang City. Il connaît les villes d'Asie et la profusion qui y règne. Aussi, en privé, un message très enthousiaste du prof de l'UQAM Jacques Pelletier. C'est la posture non distanciée qu'il souligne dans son mail : «Tu fais voir l’envers de ce que l’on voit d’habitude, à travers un regard à partir du ras du sol, épousant celui de ceux qui l’habitent.» C'est vraiment important pour moi. Écrire de l'intérieur. «Au ras du sol», comme dit Jacques. Content que ce soit ressenti.
Pour se procurer Big Bang City : c'est là. Hors France (Québec en particulier), pour le livre num, c'est pareil. Pour le livre papier, ne pas hésiter à m'écrire. J'en ai encore des exemplaires.
Réaliser cette semaine que, le retour en Thaïlande, ce n'est pas une question de si, c'est une question de quand. Je le savais un peu, mais je ne voulais pas trop y penser. L'instabilité, ça fatigue. On est revenu construire quelque chose ici. Et on continue. Mais c'est inévitable. On connaît les deux mondes. On a la chance du choix. Dès que j'aurai suffisamment construit ici, et que je pourrai apporter assez de boulot là-bas, on basculera. Au moins sur la moitié de l'année. Et puis j'ai un projet d'écriture lié à la Thaïlande...
Construire, on y travaille. Il faut rester prudent. La traduction, la correction, l'édition, c'est un monde où il y a beaucoup de sous-enchère... Je me suis assez fait massacrer mes textes par des correcteurs dans la vie pour savoir la valeur d'un boulot professionnel. Ça ne s'étudie pas, la correction. Ça dépend surtout du nombre d'heures (en dizaines de milliers au moins) que tu as mis à lire et à écrire, depuis l'enfance jusqu'à la maîtrise, le doc et au-delà. Je ne connais qu'une poignée de types auxquels je confierais la correction d'un texte les yeux fermés. Un boulot comme ça, ça se paye.
En train de devenir membre de toutes les assos : l'Union des écrivaines et des écrivains québecois, l'Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada et (examen l'an prochain) l'Association canadienne des réviseurs.
Il commence à y avoir de la neige et des sapins.