Boulot, trado & moto
2017.
Un nouveau rythme. Ce nouveau taf remplit les journées. Traduire, traduire. Des députés, des fonctionnaires, des experts. La traduction parlementaire. Les comités pour l'instant, bientôt la Chambre des communes, le Sénat... Phrase après phrase après phrase. Trouver ce qu'il veut dire, ce qu'elle entend par là. La traduction pragmatique, c'est détordre. Retrouver l'idée derrière les syntaxes, puis remettre ça dans un ordre français. Parfois, on détord parce que c'est mal dit, mal écrit. Parfois, parce que c'est de l'anglais, simplement, ou de la novlangue. Des drôles de façons de dire les choses. Des façons pas françaises, en tout cas.
La traduction littéraire, c'est différent. C'est garder la torsion. La recréer dans la langue d'arrivée.
Le temps de #tradparl (traduction parlementaire) s'impose, pas le choix, même si les autres projets étaient déjà en branle. Faudra trouver le moyen de mener tout ça de front. En même temps, je suis content. Ça requinque, de travailler comme ça. D'abattre du boulot pour lequel on est payé. Et puis, ça permet de faire des projets. Le plus important s'appelle Thaïlande. Je sens que ça s'en vient, cette année. Les choses sont peut-être en train de tomber en place. Pour vivre la vie dont on rêve depuis longtemps. Des mois ici, des mois là-bas. On a placé beaucoup de choses en un an et demi, mais...
(... je n'oublierai pas ce qu'on a traversé, en revenant de Thaïlande, je suis allé au fond de l'indifférence sociale, pour ceux comme moi qui n'ont qu'un savoir, la langue...)
Juste envie de rouler à moto. Elle est au garage, ma Kawa, presque prête. Il commence à faire beau. Plus d'un an que j'attends ça. Au Québec, n'importe quoi, il faut passer onze mois à conduire accompagné, alors j'ai sauté l'immatriculation l'été dernier. Le 9 mai à 9 h, je passe mon examen final. Après, si tout va bien, vrai permis, été sur les routes.
La moto, pour moi, c'est un peu d'Asie que je rapporte. Cette liberté, ce plaisir d'aller où bon nous semble, en zigzaguant. Le plan : n'avoir que ce véhicule au Québec, le laisser dans un garage quand je repars en Thaïlande en octobre ou novembre... Le reprendre en avril ou mai.
Tout ce que j'ai, condo, moto, est petit, peu contraignant. Ça ne paraît peut-être pas du dehors, parce que je suis à l'ancre depuis un an et demi, mais je reste sur la même voie. Je n'ai pas oublié mes rêves de nomadisme...