Autochrome 1 | l'automne sur le fond de l'été

Ramure jaunissante, premiers signes de saison nouvelle

Les {premiers signes}, toujours on les cherche. En toute circonstance du temps et de l'espace. Premiers signes d'une ville; premiers signes d'une province, d'un pays nouveaux. D'un vieillissement, d'un renouveau ou d'une mort, d'un matin ou d'une nuit.

Premiers signes des saisons, surtout. En automne, de l'hiver, aux premiers froids, premiers gels, premières neiges. En hiver, du printemps, aux premiers redoux, premières hirondelles, premières débâcles. Au printemps, de l'été, aux premières suées, premières baignades, nouvelles insouciances.

Et en été, en été bien sûr : de l'automne. À chaque saison, sa couleur : à l'hiver le blanc; au printemps le vert; à l'été le bleu. Et à l'automne : le jaune.

En signalent donc la venue les premiers jaunissements. De la lumière et des arbres. On n'oserait plus les appeler {frondaison}, ces feuillages d'automne, ces houppiers transis, abattus par l'imminence de la perte.

On en a perçu les signes, en marchant dans cette ruelle, l'autre jour. Signes le plus souvent inaperçus, parce que noyés dans le flou du réel et des marches pensives, inattentives. Mais qu'on s'arrête un instant, et on voit ployer ce rameau jaunissant.

On en fera image, moins à la manière d'un photographe que comme le ferait un coloriste: en isolant une couleur, une saison, sur le fond d'une autre -- l'automne sur le fond de l'été.

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