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Photo du rédacteurMahigan Lepage

C'est à la création que ceux-là en veulent

Il faut défendre la littérature


Colère, dégoût à lire ce matin ce billet de [François Bon->http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2788]. Impossibilité de rester silencieux devant cette charge de Gallimard contre la création, la littérature, dans ce qu'elle a de plus personnel, de plus individuel, et d'essentiel. Pour FB, traduire {Le Vieil homme et la mer}, ce n'était pas geste intéressé comme sont les décrets et les avocasseries de ces profiteurs, ces sangsues. C'était aller tout auprès du paysage et du sentiment de l'enfance, c'était parler la langue secrète et partagée du père et de la mer. Et on s'en prend à ça?


Dégoût, petitesse infinie : demander remboursement pour vingt-deux téléchargements? Ils ont les droits numériques, ces filous : et qu'est-ce qu'ils en font? Ils sont loin, si loin de l'art. Et futiles, si futiles. Pire que futiles : nuisibles. Colère.


Charger les petits, pour rappeler qu'on est plus gros : misère de cour d'école. Vingt-deux téléchargements. Et ils n'ont pas même le respect de laisser voguer, en méprisant s'ils veulent. Non : ils sortent le canon. C'est à pleurer vraiment.


On s'en prend de plus en plus, et pas seulement dans l'édition, de ces charges des ennemis de la création. Ces mots de François, en titre : "C'est à la création que ceux-là en veulent". Exactement. On en a assez pris. Et c'est ce que suggère François dans son billet : continuer autrement, sur les blogs seulement? Rejeter jusqu'au {monde de l'édition}? S'il le faut, c'est ce qu'on fera. Il faut être prêt à cette fracture. On s'est cogné la tête si souvent : grand respect pour la ténacité de François, quand on sait le nombre d'insultes quotidiennes qu'il se prend.


Aller ailleurs, peut-être, oui. Ce n'est pas pour l'édition, en dernier recours, que ce travail se fait, mais pour la création. On continuera à créer des epub, à se les passer sous le manteau : on en a besoin, de ces livres. J'aurais si grande tristesse à voir disparaître publie.net, mais est-ce que continuer est possible dans ces conditions? Le problème, avec une telle structure d'édition, c'est qu'elle prête le flanc aux régies abusives des Gallimard de ce monde. Les blogs, les sites sont moins exposés, plus faciles à délocaliser et transvaser.


Tout cela dit pour questionnement, non réponse. Mais de seulement dire {Il faut continuer, Allez on ne lâche pas}, cela me paraîtrait insulte à ceux qui se prennent les coups au front. À François surtout.


On a chacun nos combats rapprochés. Impossible pour moi de ne pas superposer à ma propre expérience dans le {monde universitaire}, qui souvent ressemble malheureusement, par ses chasses gardées, ses frilosités, son mépris souvent de l'art et de la littérature (oui), au {monde de l'édition}. Ces mots de François, ils me viennent aussi souvent, en ces murs : "C'est à la création que ceux-là en veulent". Et aussi, en ce moment - parce qu'on n'est pas masochiste -, la pulsion d'en partir, d'aller voir ailleurs.


Seule certitude : la création est plus forte, et survit.

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