Chevaux de bois
Réveil d'un vieux fantasme d'enfant
Il y a une part qui m'appelle au rêve, dans ces chevaux de bois.
C'était aujourd'hui en banlieue de Chiang Mai, dans la cour d'un magasin de meubles. Il faudra que j'y revienne, aux bois de Thaïlande (j'ai parlé ailleurs de [ceux de Luang Prabang->http://machineronde.net/?p=514]), j'en ai fascination, désir même. Je me suis informé, en prévision de mon retour au Québec (dans un an, deux ans...), combien ça coûterait, envoyer des morceaux par bateau (c'est cher le mètre cube, mais il n'est pas dit que je ne le ferai pas).
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Dans la cour des chevaux, donc, et des éléphants, et même une girafe. Les éléphants et la girafe n'éveillent rien en moi qu'un certain sentiment du kitsch. Mais les chevaux, c'est complètement différent. Si j'avais une maison et une cour en Thaïlande, j'en aurais acheté un sans hésiter, l'y aurais planté (peut-être un jour j'en aurai, une maison en Thaïlande, et alors je pourrai assouvir mon désir de ces bois, leur lisse, leur lisse tant, et leurs courbes, ces bois si denses).
Évidemment je sais un peu d'où ça vient : j'ai grandi enfant sur une ferme de chevaux. je crois que, alors, j'aurais rêvé d'en avoir un dans ma chambre, de cheval (il y avait une émission pour enfant qu'on écoutait, Robin & Stella, Robin avait un cheval de bois dans sa chambre, qu'il montait). C'est peut-être ce fantasme qui se réveille.
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Ça me rassurerait, d'avoir un de ces chevaux chez moi (mais dans mon petit appartement? et puis qu'est-ce que j'ai, depuis quelques semaines, à chercher dans les statues de bois, [totem->http://www.mahigan.ca/spip.php?article324] ou cheval, des figures de protection? je me sens séparé, le pays est loin, et j'ai quitté les pères).
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Enfin s'approcher du plus grand cheval, et un autre rêve, une autre fiction. C'était dans un [Philémon->http://mahigan.ca/spip.php?article321], "L'île des brigadiers" je crois. Il y avait des zèbres qui étaient des prisons : les rayures faisaient des barreaux, et dans chaque zèbre un prisonnier croupissait. Pareil ici, les rondins font comme des sortes de barreaux. Pas d'angoisse là-dedans, vraiment que du rêve en beau, comme si le monde de mes BD d'adolescent prenait forme devant mes yeux (autre fantasme enfantin, on voulait les avoir dans notre chambre, les personnages de nos fictions, et aussi gros que possible, grandeur nature on disait ou même plus grand, c'était jamais assez grand, mais ce cheval aurait été assez grand, j'en aurais dormi les yeux ouverts pendant des semaines...
(Et finalement j'ai dû me contenter d'une tête, une tête de cheval grosse comme une tête de chien, en bois peint je l'aimais, et je disais à l'amie "les têtes d'éléphants elles sont kitsch" et elle me répliquait "mais non, c'est juste que toi tu aimes les chevaux" peut-être, c'est drôle à moi rien de kitsch dans ces têtes, un monde de différence et pourtant, je ne sais pas, je l'ai mise à la tête de mon lit la tête, sur la table de chevet - mais qu'est-ce que j'ai donc à chercher protection comme ça, le pays est loin et j'ai quitté les pères...
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