Les bois de Luang Prabang
Ce qui m'a marqué, dans cette ville, ce sont ses bois
<quote><small> Billet initialement publié le 3 octobre 2012 sur mon blog voyage La Machine ronde (machineronde.net), maintenant fermé.</small></quote>
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Luang Prabang. Une ville au milieu de la jungle. Une oasis.
[On naviguait en bateau.->http://mahigan.ca/spip.php?article375] Il n'y avait rien. Que des petits bleds, d'autres bateaux, et de chaque côté du Mékong un brousse épaisse. Et puis soudain la ville est apparue au-dessus de la falaise.
Elle est bien plus petite que sa réputation laissait présager. C'est une ville qui n'a pas subi d'expansion périphérique, pas d'étalement. Du coup, en arrivant on touche tout de suite au centre et on mesure les bords. On se repère vite.
Tout le monde le dit : c'est une belle ville, Luang Prabang. Exceptionnellement propre aussi en comparaison des autres villes d'Asie du Sud-Est (sauf peut-être Singapour). À vrai dire, je l'ai trouvée presque trop belle et trop propre : elle a un petit côté fabriqué, cette ville. Des Occidentaux sont venus ici, l'Unesco s'en est mêlé, résultat on a beaucoup léché. Les panneaux des rues et des commerces sont uniformisés, les nouvelles constructions semblent soumises à des règles strictes, etc. On se sentait à Banff, par moments.
Pourtant, les gens sont pauvres, pour la plupart. On rencontre cette Asie que l'on connaît, celle qui t'offre un trajet de tuk-tuk à tous les coins de rue, celle qui vend à boire et manger pas cher sur la rue (ici : du café et des sandwichs baguette)…
Moi, ce qui m'a marqué, dans cette ville, ce sont ses bois. On parle beaucoup du style colonial de Luang Prabang, mais il y a aussi le matériau des maisons et des meubles. Ce matériau appartient au territoire même, au pays. Luang Prabang est tout entourée de forêts épaisses. Le bois ici constitue une industrie importante (les Chinois en achètent beaucoup, à ce que j'ai lu). Normal, alors, que les maisons et les meubles soient en bois d'ici (mais j'ai lu aussi sur Internet que certains Laotiens commencent à se tourner vers les meubles étrangers, genre Ikea – on n'y échappe pas).
Le plus évident, c'est aux murs extérieurs des maisons (des hôtels, en particulier).
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Mais il y a aussi les meubles. Partout où on va, des bancs, des tables, des chaises, des sculptures de bois massif.
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Dans certains intérieurs, tout est en bois. Dans cet hôtel, où je suis entré juste pour photographier, même les planchers sont en bois massif.
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Je viens de la forêt. [Les arbres->http://mahigan.ca/spip.php?article262] sont pour moi d'une importance symbolique très grande. Et j'aime les intérieurs de bois : j'y suis bien, au chaud. Si j'habitais au Laos, ou même en Thaïlande, je me fournirais en meubles de bois laotien.
J'ai essayé de trouver quel était ce bois, ou plutôt {quels} étaient ces bois. Je me suis arrêté dans une très belle boutique, en dehors du centre touristique, où on vend des morceaux de beau bois.
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J'ai demandé au patron comment s'appelaient ces bois, malheureusement il ne parlait pas l'anglais.
Mes recherches sur Internet n'ont pas donné grand-chose non plus. Finalement j'ai pu obtenir, en parlant avec un autre {local}, les trois mots laotiens qui désignent les trois principales essences exploitées ici. Je transcris de l'oral, ne sachant pas l'orthographe :
1. {Le maidou.}
2. {Le maika.} (Le meilleur, selon mon interlocuteur. C'est peut-être le nom laotien du teak?)
3. {Le maisak.}
On aura compris que {mai} veut dire “bois”.
Si un lecteur ou une lectrice sait la traduction anglaise ou française de ces mots, merci de la communiquer en réponse à ce billet!
En tout cas, peu importe la nomination, elles sont riches, les essences de Luang Prabang. J'aurais bien ramené un morceau dans mon sac, mais même les plus petits sont très lourds, si denses! Dommage.
En lieu de quoi je rapporte ces photos et ces mots…
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