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Photo du rédacteurMahigan Lepage

Les nuits hanoïennes

Je commandais une bia hoi, puis une autre, et je regardais passer la ville


<quote><small> Billet initialement publié le 29 octobre 2012 sur mon blog voyage La Machine ronde (machineronde.net), maintenant fermé.</small></quote>

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Après une interruption de quelques semaines, on repart La Machine ronde aujourd’hui! Je n’avais pas prévu être la cible d’une attaque de dengue : premiers symptômes ressentis au Vietnam, j’ai dû être hospitalisé 48 heures au Cambodge, avant de rentrer – il y a 10 jours – complètement épuisé en Thaïlande. Mais j’en reparlerai dans un prochain billet…


Avant tout cela, il y a eu Hanoï. Je m’y suis rendu en avion, depuis [Luang Prabang->http://mahigan.ca/spip.php?article377].


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Hanoï est une des villes les plus surprenantes qu’il m’ait été donné de visiter en Asie du Sud-Est. Une ville possédant son identité propre. Une ville fière. Les habitants sont tous très élégamment vêtus. Même les vendeuses de rue portent de beaux chemisiers de soie. Rien ici du {négligé} que l’on retrouve en Thaïlande, au Laos, au Cambodge (et qu’on aime aussi). Hanoï évoque vaguement ce qu’aurait pu être une Asie s’étant développée sans épouser le modèle occidental (affirmation aussitôt contredite par plein de symboles, mais quand même). Fierté qui se traduit dans l’attitude des habitants. On le sait, on le dit beaucoup : le Vietnam est beaucoup plus dur envers les touristes que ne le sont les pays voisins. Plus d’harcèlement, plus d’arnaques, plus de vols… Les prix dans les restos sont presque toujours doubles : un pour les Vietnamiens, un autre pour les touristes. Et combien de fois, en 10 jours, on a tenté avec moi le coup du “short-change”… À la citadelle de Hué, le prix d’entrée était de 20,000 dongs, je donne 200,000, en sachant très bien ce que je fais; la caissière les prends et me demande si je veux un dépliant… Je lui dis que non, je ne veux pas de dépliant, mais je prendrais bien mes 180,000 dongs par contre. {Nice try} : j’ai dit souvent cette phrase au Vietnam (mais pas seulement au Vietnam). C’est un pays qui demande au voyageur un peu plus d’énergie, mais c’est une dépense qui en vaut la peine.


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Je me suis installé dans le vieux quartier d’Hanoï, comme tout le monde, là où les rues bousculent le modèle du quadrillé, comme dans les vieilles villes d’Europe. Petites rues pliées où se pressent des centaines et des milliers de motocyclettes klaxonnantes.


C’est une ville si vivante, si agitée que le mieux que l’on puisse faire, pour en saisir le vif, c’est de se fixer en un point stratégique et en observer le mouvement. Un des plaisirs de Hanoï, c’est la bière fraîche, brassée et distribuée quotidiennement, appelée ici {bia hoi}. Probablement la bière la moins chère du monde : on en trouve à 5,000, 4,000 et même 3,000 dongs, ce qui représente environ 15 à 25 cents…


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Il y a un endroit où j’aimais aller, un endroit comme il y en a plein : à un carrefour, quelques chaises et tabourets de plastique sur le trottoir et dans la rue. Je commandais une bia hoi, puis une autre, et je regardais passer la ville.


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Pas tout à fait une [tentative d’épuisement d’un carrefour->http://www.desordre.net/textes/bibliotheque/auteurs/perec/saint-sulpice.html] hanoïen, mais quand même : une demi-heure ici suffit pour déplier en images plusieurs des strates qui font la ville. Carrefour incroyablement photogénique, au reste, la vitesse des corps en rendant la saisie active, comme des filées sous fond de nuit.


Jeunes en scooter, couple en sortie, femmes de passage (belles, si belles, les femmes de Hanoï!), vélos et scooters surchargés de marchandises, touristes et voyageurs comme moi : la ville devant mes yeux montrait tout. Sans folklorisme aucun. Le Vietnam du Nord. Le Vietnam de maintenant.


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C’est la nuit qu’Hanoï se {révèle}, comme on dit d’une photographie. Dans l’éclairage électrique et la vitesse, des images émergent.


J’ai passé plusieurs heures à ce carrefour, un soir, à me soûler de bia hoi à 20 sous avec des amis de passage, un couple anglais, un Hollandais avec qui je partageais une chambre, et un autre couple (Taïwan-États-Unis). Beauté du voyage, ce cosmopolitisme si évident qu’on ne le remarque presque plus.


Chaque soir, je retournais à ce carrefour, pour une bière au moins. Jusqu’à ce que je reparte, en bus, vers le Sud…

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