Manger Phnom Penh
Je m’assois à une table, je commande un bobor et une bière Angkor
<quote><small> Billet initialement publié le 2 novembre 2012 sur mon blog voyage La Machine ronde (machineronde.net), maintenant fermé.</small></quote>
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Phom Penh, aujourd’hui. Ce n’est plus la Perle de l’Asie, comme on l’appelait autrefois. Façades défraîchies, boulevards encombrés, joyeux désordre… Je l’ai tout de suite aimée, cette ville, même si je n’ignore pas l’histoire qui en amont lui a imprimé cette forme.
Quand on revient du Vietnam, c’est un apaisement. Même si les scooters et les “remorques” (ces drôles de calèches accrochées aux scooters, sortes de tuk-tuk faits main) abondent, l’attitude des gens, le pouls de la ville restent calmes.
J’aimais, dans cette ville, voyageur seul, que pour un 1 US$ seulement je puisse aller n’importe où facilement en un rien de temps à motocyclette. À Bangkok, on se bat pour que les chauffeurs de taxis démarrent le compteur, et les [tuk-tuk->http://mahigan.ca/spip.php?article361] y sont généralement peu recommandables… À Phnom Penh, il y a des milliers de taxi-motos et pas besoin de marchander très fort pour avoir un lift à 1$ et même moins. (Le seul hic : la plupart ne connaissent pas bien la ville! ils se perdent, arrêtent pour demander la direction…). La difficulté des villes, c’est toujours s’y déplacer, ce qui en fait parfois des monstres inabordables. À Phnom Penh, c’est facile. 1$ : au café. 1$ : au guest house. 1$ : au resto. 1$, au Foreign Correspondents’ Club pour un verre de vin en surplomb du fleuve et le ville :
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À faire à Phnom Penh : visiter un marché public. C’est sans éclat, sans prétention, et c’est ce que j’aime de la ville dans son ensemble. Vue de l’extérieur la bâtisse ne paye pas de mine :
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À l’intérieur, d’étroits passages s’ouvrent tout juste entre les étals surchargés.
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À chaque section son produit : là se regroupent les marchands de poissons, là les marchands de légumes, etc.
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La section boucherie est celle qui a fait sur moi la plus grande impression. J’avais vu déjà, à Phnom Penh, une remorque remplie de cochons (voir la photo tout en haut) : la moitié égorgés, les autres, tassés au fond de la cage, attendant de l’être… Je ne porte pas ici jugement : ce n’est pas différents, dans nos abattoirs, seulement plus caché. C’est la visibilité qui change. Toutes les parties de la bête sur les étals exposées, et l’odeur très forte – une odeur de pourriture, oui. (Mais c’est cela, la viande!)
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Le soir, décider d’aller manger local dans un autre marché, le Psar Ta Pang. J’arrive : ça n’a pas vraiment l’air d’un marché, juste deux rues se croisant, et des kiosques sur les trottoirs. Je m’assois à une table, je commande un {bobor} - une soupe aux riz – et une bière Angkor.
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Ce n’est pas mauvais, très onctueux. Mais je ne savais pas qu’il y avait de la viande dedans : ça goûte le foie, les abats en tout cas. C’est sûr, ça a été acheté dans un marché comme celui que j’ai visité ce matin… Et après? C’est bon, et ça ne m’a pas rendu malade.
Après, pour le dessert, on se pointe à un autre kiosque. On comprend qu’il n’y a pas 36 choix, mais un seul : on paye 50 cents et la dame nous met un morceau de chaque chose dans un bol, recouvre le tout de noix de coco râpée, arrose ça de lait sucré, et voilà! Très bon dessert, aux goûts divers.
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Et c’est ainsi que j’ai mangé Phnom Penh!
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Mais ce que je n’ai pas dit, c’est comment pendant mes deux jours à Phnom Penh, la fièvre, commencée à [Saigon->http://mahigan.ca/spip.php?article379], m’a encore attaqué la nuit. Et que mes maux de dos se sont empirés. Je croyais encore avoir attrapé la crève à Saigon, alors je me bourrais d’ibuprofènes et j’endurais.
Et je suis parti comme ça vers Angkor…
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