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Michel Brosseau | fictions

Échange vases communicants, octobre 2009


<quote>{Article initialement publié le 2 octobre 2009, alors que Le dernier des Mahigan était sous Wordpress. Transféré sous nouveau site en Spip le 15 septembre 2011.}</quote>

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<quote>Chaque premier vendredi du mois, à l'initiative de [Scriptopolis->http://www.scriptopolis.fr/] et [Tiers Livre->http://www.tierslivre.net/], c'est le jour des vases communicants : on écrit dans le blog d'un autre, non à sa manière ni pour lui, mais chez lui, dans son espace. Aujourd'hui, Michel Brosseau est chez moi. Et moi, je suis chez lui.</quote>

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tu lis ton nom sur l’écran de l’ordinateur, tu sais que non, pas de toi qu’il s’agit, et pourtant, quand tu repenses à cette lettre, reçue pas plus tard qu’hier, service des impôts, titre pompeux à n’en plus finir, centre national de recouvrement de la redevance audiovisuelle, t’annonçait bien ton achat d’un téléviseur, l’an dernier au mois de septembre, capable même de préciser quel magasin, quand toi tu sais qu’il n’en est rien, jamais possédé tel engin, mais ces minutes à rechercher dans un tiroir, une chemise en carton, là, relevés bancaires de l’an passé, tu les relis, non, rien qui puisse même prêter à confusion, homonymie sans doute, même si ton adresse, alors tu grognes, tu rognes, dis qu’à fliquer tout ainsi finissent toujours par la fiction, quadrillent pour mieux générer de l’absurde, qu’ils viennent vérifier après tout, suprême menace, vous exposez à un contrôle mené à votre domicile, qu’ils viennent leurs flicaillons inquisiteurs, n’y trouveront rien, d’un autre qu’il s’agit, d’un du même nom, le hasard et puis voilà, pas de quoi fouetter un chat, même si, te demandant aujourd’hui quoi écrire, tu t’es engagé après tout, retombant sur ces notes anciennes, d’un qui au-delà de l’Atlantique, homonyme wiki recensé, chair à fait divers d’épaisseur brute, un agent tire 5 coups de feu sur Michel Brosseau, corps en transe les balles qui sifflent, s’enfoncent en chair, d’un pétage de plombs, ce voile noir sur les yeux, les jambes qui se dérobent le corps lourd au bitume, une simple homonymie, souviens-toi il y a vingt ans, descendant la rue Sadi-Carnot ces lettres digitales dans la nuit, ton nom, ton prénom, qu’un coiffeur, là son salon tout en bas de la rue, un cocaïnomane qui avait volé 2 couteaux dans un magasin, hasard des noms quoi de plus commun, et qui s'attaquait à des automobilistes sur le boulevard Saint-Laurent, à l'angle de la rue Maisonneuve, un paquet parti là-bas côté Québec, histoire ancienne, Brosseau subira l'ablation de la rate, de la vésicule biliaire et d'une partie du colon à cause des balles qui l'ont atteint, destins anonymes, leurs noms pour seules traces, et sera accusé de vol simple, d'agression armée et de méfait, rien d’autre qu’un nom identique, sans plus, à quoi bon ces jeux d’imaginaire, ces élucubrations rêve éveillé, à te dire qu’ainsi chacun un double de l’autre côté du monde

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