Pai paresse
Il n'y a rien à faire là-bas, et c'est ça qui est bon
<quote><small> Billet initialement publié le 10 septembre 2012 sur mon blog voyage La Machine ronde (machineronde.net), maintenant fermé.</small></quote>
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Je n’ai rien à dire sur Pai. Qu’est-ce qu’on pourrait dire sur Pai? Il n’y a rien à dire sur Pai. Rien d’exceptionnel. Rien de marquant. Pas de choc, pas de bascule. Juste : une paix. Et ça fait du bien parfois, de se reposer, en voyage, du voyage lui-même…
Autant Pai est endormie, autant y aller est rock’n roll… L’endroit se trouve dans le Nord de la Thaïlande, pas loin de la frontière birmane. Pour s’y rendre depuis Chiang Mai, il faut grimper dans les montagnes :
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L’amie qui m’accompagnait m’avait bien demandé si j’avais le mal des transport. “Pas particulièrement”, j’ai répondu. Je ne savais pas ce qui m’attendait. La route est sinueuse, mais sinueuse! Et le chauffeur du minibus allait vite, bien trop vite! Tout le long du trajet, j’ai dû me concentrer à ne pas vomir. Heureusement, j’étais assis sous une fenêtre : j’en ai sorti ma tête, pour respirer l’air frais. Jamais vu une route aussi difficile, aussi tortueuse, même en Colombie-Britannique ou en Savoie. Je n’étais pas seul dans le bus à avoir la nausée. Regardez sur la photo là, le graffiti en thaï sous le panneau… Ça dit : “Arrêt de vomissement” ! (Si j’en crois l’amie thaï!)
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On en est d’autant plus soulagé d’arriver à Pai. Petit village dans un vallon en altitude, avec des montagnes et des champs autour. Ne pas chercher ici la Thaïlande locale ou authentique : c’est un village de farangs. Restos, bars, auberges tenues par des couples farang-Thaï, ou par des Thaïs ouverts à la culture occidentale.
C’est un village “hippie”, comme on dit. C’était sans doute plus vrai il y a quelques années, avant que cela ne devienne une sorte de marque de commerce, comme partout. En marchant dans le village, on voit encore quelques vieux irréductibles à barbe et cheveux longs, colportant guitare ou tam-tam. On voit aussi les jeunes voyageurs que l’on identifie comme hippies, à tort ou à raison : Pai les attirent, ils s’y retrouvent.
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Oh, il y a quand même des campagnes alentour, et vous trouverez là, si c’est ce que vous cherchez, des Thaïs vivant à la thaï… Mais alors pourquoi être venu à Pai? Non, on vient à Pai pour ne plus chercher, précisément. On va à Pai – un week-end par exemple, comme j’ai fait – comme on va au spa : pour relaxer seulement.
On se déplaçait partout en scooter (100 baths/jour, environ 3$). On dormait à petite distance du village. Notre bungalow, très rustique et très propre, donnait directement sur un champ :
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J’ai vu d’autres guest houses à Pai : partout, c’était pareil. Des bungalows, et une aire de détente avec des hamaks, des coussins, des livres souvent :
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Le soir, on allait au Bebop, un bar avec musique live. Il y a donc de l’action, à Pai, finalement? Il y a donc du rock’n roll? Oui, mais tranquille, rien qui casse tout : de ce que j’ai vu, surtout des covers de musiques des années 60-70, Jimi Hendrix, Janis Joplin etc. C’est l’esprit du lieu : hippie.
Un soir, une cinquantenaire tenait le micro. Une véritable bête de scène! Elle se démenait, et elle a même failli faire une Janet Jackson d’elle-même! (C’est elle qui l’a dit!) Quand ils ont joué {Sympathy for the Devil} des Stones, elles a surgi des coulisses avec une cape rouge et un trident en main! Tout ça pour dire qu’on a bien rigolé…
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Voilà, c’est tout. Vous voyez : je n’ai rien à dire sur Pai. Il n’y a rien de particulier à faire là-bas. Et c’est ça qui est bon.
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