Passé, pensée

Note sur le temps et la pensée

Article initialement publié le 10 février 2011, alors que Le dernier des Mahigan était sous Wordpress. Transféré sous nouveau site en Spip le 15 septembre 2011.

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Passé, pensée. D'où te vient de t'en vouloir débarrasser, de t'en vouloir défaire, avec un acharnement qui en précédait même la formulation, la simple conscience. D'abord les as défaits; ensuite seulement pensé cette dépense, présenté ce dépassement.

Et même encore, n'est pas l'essentiel : encore tu t'obstines à ne pas penser, comme à ne pas te souvenir. Cela, seulement cela, si tu pouvais. Sans vouloir : vouloir est pensée, vouloir est passé. De cela même : te défaire, te débarrasser.

Ils diront que cela même est pensée. Ils diront que cela même est passé. Comme si l'on pouvait s'inscrire dans l'impensable présent à travers la pensée. Je n'ai pas d'arguments à vous opposer, pas d'idées que vous pourriez soupeser, juger - même si vous le faites, le referez, puisque c'est tout - trop souvent, tristesse - ce que votre esprit sait encore faire, gauchi qu'il est, de si longtemps, par la seule pensée. Ils croient pouvoir penser l'opposition entre la pensée et la non-pensée; penser l'au-dehors de la pensée, ces inconscients...

Non, je n'ai rien à vous opposer que destruction, excès, débords. Même, vous y verrez des idées - ce ne sont pas des idées. Ce sont des destructions d'idées. Ce sont des hors-d'idée.

Gauchis par trop de certitude, n'observant plus rien que depuis l'amassé, s'étant coupés définitivement de l'impensé, et pensant, et pensant, et passant, et passant...