Récit en allé
Peut-être que je ne peux plus écrire sans qu'il y a des phrases en déplacement, du récit en mouvement. On raconte le matin même, ou le jour d'avant, ou {ces jours-ci}, des trajets en scooter, en bus, en avion. Des petits récits sans importance, banalité du présent.
Moteur. Ça s'ébranle. Il y a ce qu'on voit (le dehors à travers la fenêtre ou la visière), ce qui se dit (si c'est dans un habitacle, les dialogues possibles), et ce qui nous tourne dans le crâne. Ce triangle, c'est assez pour faire récit. Parfois on insistera plus sur le dehors, et ce seront des paysages. Sur l'habitacle, et ce sera un théâtre. Sur le mental, et ce sera une réflexion. Mais les trois côté restent indissociables, si l'un manque il n'y a pas de forme[[Je pense à l'expression "être en forme". C'est physique, la forme. Si on est en forme, on peut courir. Si on court, on est en forme. Il n'y a pas de forme sans mouvement.]].
Ces temps-ci, il y a des réflexions que je voudrais mettre en forme. "Voudrais", ce n'est pas assez fort. J'en ai besoin. Il y a la colère de voir continuer la mascarade du "roman" et l'ignorance du numérique sans que grand-monde ne trouve à y redire. Il y a, plus positivement, la notion de performance, avec laquelle je voudrais m'expliquer (l'écrire comme acte présent, la non-accumulation, comment le choix du métier d'interprète pour moi s'inscrit dans la même veine, parce que contrairement à la traduction, interpréter c'est dans le présent, penser aussi à Kerouac et le texte tombant avec ses imperfection mais aussi ses fulgurances, etc.). Le problème, c'est que je n'arrive pas à trouver de formulation {en soi} pour ces réflexions, pas maintenant en tout cas. J'ai essayé (sur la performance), c'était tout coincé, lent, sans vie. Il manquait l'élan.
L'élan, c'est le récit qui l'imprime, le récit en-allé, par exemple :
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