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Photo du rédacteurMahigan Lepage

Saigon inondée

À ce moment je souriais, l’excitation de voir Saigon inondée l’emportait sur le reste


<quote><small> Billet initialement publié le 31 octobre 2012 sur mon blog voyage La Machine ronde (machineronde.net), maintenant fermé.</small></quote>

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Pour aller de [Hanoï->http://mahigan.ca/spip.php?article378] à Hué, j’aurais bien voulu prendre le train-couchettes, mais…


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En pays étranger, on est plus vulnérable. J’ai eu une petite mésentente avec la cheffe des guichetières et du coup, elle a ordonné à toutes ses sous-fifres de ne pas me vendre de billet! Vous voyez, au Canada, aux États-Unis, j’aurais fait une scène, j’aurai invoqué mes droits… À tout le moins, j’aurais envoyé une pique à cette petite {bosse de bécosse}. Au Vietnam, en tant que touriste, on ne peut se réclamer d’aucun droit. Et pour ce qui est des piques, il faudrait encore parler le vietnamien. Alors on ravale et on s’en va.


Je l’ai pris avec philosophie, j’ai décidé de prendre le bus, et ce n’était sûrement pas plus mal. J’ai acheté un billet {open bus} : entre Hanoï et Saigon, la possibilité de descendre à quatre ou cinq endroits et d’y rester le temps que je veux.


Je me suis arrêté à Hué et Hoi An. Endroits très touristiques : je ne savais pas sinon où aller. Je n’en parlerai pas, je n’ai rien à en dire, rien vu ou fait qui permette d’un parler sans folklorisme ou touristisme (me permets le néologisme).


J’ai arrêté seulement un jour à chaque endroit. Puis : je me suis mis dans la tête de faire Hoi An-Saigon d’un trait. Je ne voulais pas arrêter à Nha Trang, ça me paraissait ennuyeux : des hôtels, une plage… Mais ça voulait dire un trajet de bus de 24 heures ou plus, le plus long que j’aie jamais fait.


12, 13 heures d’abord jusqu’à Nha Trang, ça allait encore. C’était un bus-couchette, pas si inconfortable.


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J’ai bien fait de ne pas m’arrêter à Nha Trang : quand on est arrivés, il pleuvait. Tous les autres touristes du bus s’y arrêtaient, ils se demandaient bien ce qu’ils allaient y faire. Un Japonais m’a demandé, inquiet, si je connaissais la météo du lendemain…


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J’espérais quand même un moment pour déjeuner et me dégourdir les jambes à Nha Trang, mais le bus est arrivé en retard : j’ai dû sauter directement d’un bus à l’autre! Heureusement, des vendeuses de {banh mi} (sandwichs) sont vite montées dans le bus.

Il n’y avait que des Vietnamiens dans le bus à part moi. Encore 12, 13h pour rejoindre Saigon, celles-là étaient de trop… Je suis arrivé complètement fourbu et épuisé à Saigon. Et pas dans le centre-ville, évidemment : il m’a fallu prendre un taxi. J’ai fait la gaffe de prendre un taxi-moto…


L’averse que je me suis pris sur la tête! C’était la mousson au Vietnam… J’avais quand même prévu une possibilité de pluie : j’avais mis mon iPad et mon iPhone à l’abri, dans un sac imperméable. Mais je n’avais pas prévu une aussi forte averse! Pas de veste imperméable, je suis arrivé dans le centre complètement trempé.


Quel spectacle! Les rues de Saigon étaient tout inondées. Les scooters et les autos roulaient avec de l’eau jusqu’au moyeu, les gens allaient nus pied ou en tongs…


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J’ai dû enlever mes chaussures moi aussi et marcher nus pieds dans les rues pour me chercher un guest house, déjà tout trempé par l’averse, mon sac sur le dos. Malgré la fatigue, malgré que j’étais trempé, malgré que je marchais nus pieds dans les rues : à ce moment je souriais, l’excitation de voir Saigon inondée l’emportait sur le reste. J’ai même pris le temps de faire des photos et de filmer :


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N’empêche que je commençais à avoir froid aux pieds. Et quand j’ai enfin trouvé une chambre, après 25 heures de bus, une averse en taxi-moto, une marche nus pieds dans les rues inondées de Saigon, laissez-moi vous dire que la douche chaude que j’ai prise était la meilleure douche chaude de toute ma vie…


Après, je suis allé manger au resto du coin : des tables sur le trottoir, juste au-dessus de la rue inondée, comme au bord d’une rivière.


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Les tables du resto se trouvaient d’un côté de la rue, mais la cuisine de l’autre côté, alors c’était drôle, parce que le serveur devait faire des aller-retour les pieds dans l’eau avec les plats et les assiettes… Chaque fois, il jurait en vietnamien contre les scooters qui passaient en l’éclaboussant, sans faire attention à lui.


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Cette nuit-là, je ne dormirais pas bien. Toutes mes affaires étaient mouillées, ma chambre humide. J’ai eu froid, j’ai fait de la fièvre. Les jours suivants : fièvre encore, maux de dos… Je mettrais ça sur le compte de la fatigue du voyage et de la pluie de Saigon. Le surlendemain de mon arrivée, après un dernier {cafe sua da}, je quitterais Saigon dans cet état, direction Phnom Penh, au Cambodge…


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