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Photo du rédacteurMahigan Lepage

Sous les pins

Grande quiétude de la solitude frissonnante


<quote><small> Black girl, black girl, don't lie to me

Where did you stay last night?

I stayed in the pines where the sun never shines

And shivered when the cold wind blows


Anonyme</small></quote>


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<doc257|player=dewplayer>

<small>Nirvana, "Where Did You Sleep Last Night", {MTV Unplugged in New York}, 1993.</small>

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Les pins abritent un monde isolé. Passer sous leurs ramures, et changer de climat, de pays, d'atmosphère. -- Oh la fraîcheur des pinèdes, l'humide pureté de l'air - oh la quiétude dessous les pins.


On se penche, on y pénètre. Sentez-vous la brise au visage? -- et le craquement des épines sèches sous la semelle. Des animaux patientent là, cachés dans les aguets. Des oiseaux, des [écureuils->http://mahigan.ca/spip.php?article193] surtout -- ceux-ci prisent les cônes, et la cachette.


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Pinède - mot trop restreint pour embrasser la forêt. [Forêt veut dire dehors->http://mahigan.ca/spip.php?article145]; or la pinède est toute intérieure, et limitée. C'est un peuplement, un habitable, entre un plafond vivant et un sol mort -- bâti soutenu par les poutres des troncs rêches.


Un espace d'ombre; un abri de froid dans la chaleur qui vient. {-- Où as-tu dormi la nuit dernière? -- J'ai dormi dans les pins où le soleil ne brille jamais. Et j'ai frissonné quand le vent froid a soufflé} C'est un lieu de refuge -- mais c'est dans la peur et le froid qu'alors on se love. Au-dehors c'est la ville, plus chaude, plus humaine. On la devine à travers les troncs, dans le mince horizon entre les deux plans de vert. Elle brille d'éclats bruyants. Mais si le soleil était trop cruel, parfois, trop cru? Que pour une nuit, une nuit seulement, une nuit au moins, on avait préféré l'obscurité, la solitude, et même les frissons?


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Oh pinède refuge craquant. Dormir sur le lit d'épines mortes; certaines collent au visage, aux poignets. Les écureuils s'agitent dans les branchages, font des sons de lune. Le vent refroidit en traversant le faisceau des pins. Dehors est la lumière et la chaude méchanceté des hommes. -- Oh la douceur, la quiétude -- oh l'effluve grisant des sèches ramées.

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