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  • Photo du rédacteurMahigan Lepage

"Vers l'Ouest" en librairie

Mémoire d'encrier publie mon road-movie urbain


Dès aujourd'hui (27 septembre), dans les librairies du Québec, on peut acheter {Vers l'Ouest}, un récit publié aux éditions [Mémoire d'encrier->http://www.memoiredencrier.com/memoire.html] à Montréal.


Certains connaissent déjà ce texte, [présent sur publie.net->http://www.publie.net/fr/ebook/9782814502857/vers-l-ouest] depuis décembre 2009. Paraît aujourd'hui chez Mémoire d'encrier une version révisée et substantiellement augmentée (un quart plus longue, environ). Un texte d'une centaine de pages, donc, dans une ergonomie évidemment distincte, graphique et non pas numérique. Cela dit - c'était l'entente de départ avec Mémoire d'encrier -, la version numérique demeure accessible sur publie.net, pour lecture sur tablette ou écran.


Le destin de ce texte était bien impossible à prévoir. Il faisait initialement partie d'un ensemble de cinq paysages autobiographiques intitulé {Coulées}. Mais il m'est vite devenu évident que seuls les trois premiers textes présentaient entre eux une cohérence suffisante : je les ai alors regroupés en triptyque (lequel est toujours inédit) et j'ai écarté les deux derniers textes, «Vers l'Ouest» et «Ville». Je ne les avais même pas relus, ne pensais pas le faire, croyais les remiser au fond de mon ordinateur, voire les jeter ([je jette facilement->http://www.mahigan.ca/spip.php?article113], de façon générale - trop vite souvent, sans doute). C'est alors que [François Bon->http://tierslivre.net/], avec qui j'échangeais sur {Coulées}, a demandé à voir les textes rejetés : il sauverait «Vers l'Ouest», qu'il éditerait sur publie.net. Immense merci à lui, sans qui cela serait resté invisible. Et merci aussi aux lecteurs et blogueurs qui ont fait vivre - font encore vivre - ce texte sur le web.


Un peu moins de deux ans plus tard, voilà que {Vers l'Ouest} paraît en version papier. Cela non plus n'était pas prévu de longue date, mais s'est fait au gré des rencontres. De [Laure Morali->http://lauremorali.blogspot.com/] d'abord, rencontrée pour parler d'ateliers d'écriture à l'UQAM (nous avons tous deux donné de ces ateliers, avons échangé là-dessus), et avec qui s'est vite développée une confiance réciproque. J'avais eu déjà plusieurs manuscrits refusés chez les éditeurs papier. [Les éditions du Noroît->http://www.lenoroit.com/index_site.htm] avaient finalement pris {Relief} - symptomatique que ce texte de prose n'ait trouvé grâce qu'aux yeux des éditeurs de poésie... Je me rendais compte que pour beaucoup d'entre nous, faiseurs de proses, de récits, mais pas de {romans}, les ouvertures étaient rares. Mais, selon Laure, Mémoire d'encrier était capable d'accueillir des textes en écart : elle collaborait de près avec la maison, pouvait y suggérer un de mes textes, si je voulais. J'ai attendu longtemps avant d'accepter son offre (attendu, en fait, d'arriver dans une impasse avec un autre éditeur qui voulait publier mon triptyque, à condition que j'en fasse un roman...), puis j'ai finalement envoyé {Vers l'Ouest}. Quand j'ai rencontré Rodney Saint-Éloi, le directeur de Mémoire d'encrier, j'ai compris que j'étais au bon endroit : Rodney ne me demandait pas de dénaturer mon texte, et il était ouvert à d'autres formes, moins romanesques, de littérature narrative.


Merci donc à Laure, à Rodney, à Virgine Turcotte, et à toute l'équipe de [Mémoire d'encrier->http://www.memoiredencrier.com/memoire.html]. On a su là préserver l'intégrité du texte : prendre le risque, par exemple, de publier ce paragraphe unique, alors que d'autres éditeurs m'auraient demandé de le découper. Garder la focale sur le regard et la voix, aussi, plutôt que de m'inviter à bricoler des anecdotes ou des intrigues facticement continues. La démarche d'édition a été fraternelle, vraiment. Et même s'il y a des aspects du livre que j'aurais fait autrement [[Je n'aurais bien sûr pas mis la mention générique «roman». {Vers l'Ouest} n'est pas un roman, mais un récit, c'est-à-dire, à mon sens, un exercice de prose narrative qui passe d'abord par la voix, par le dire (en cela, il ne se distingue pas de {Relief}).]], j'ai été consulté à chaque étape et j'ai grand respect pour la démarche éditoriale de Mémoire d'encrier.


Une autre auteure est passée par là avant moi : Naomi Fontaine, avec son magnifique Kuessipen/Kuessipan, d'abord paru [sur publie.net->http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503793/kuessipen], puis [chez Mémoire d'encrier->http://memoiredencrier.com/wordpress/kuessipan/]. Je suis en bonne compagnie, entre [la traversée américaine de Laure->http://voir.ca/livres/2010/02/25/laure-morali-voyage-initiatique-2/] et la chronique amérindienne de Naomi - l'une et l'autre davantage récit que roman, et très belles.


Mais qu'y a-t-il enfin, dans {Vers l'Ouest}? De l'asphalte, des visages, des paysages, des villes, des chocs. Le récit mêle plusieurs échappées vers l'ouest : quand, depuis Rimouski, on allait à Québec ou à Montréal, mais surtout deux grandes dérives successives : vers la vallée du Niagara en Ontario, puis vers le Grand Ouest, Banff, la Colombie-Britannique... Le fil narratif n'est pas linéaire : c'est la route qui détermine l'avancée, les récits et les souvenirs tourbillonnent, repassent, repartent.


On a voulu partir, quand partir, peut-être, n'était déjà plus possible : les mêmes villes partout, retrouvées, et cette fragilité très grande désormais des mythes et des rêves qui nous mouvaient.


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- Le communiqué de presse:


<quote>

Les parents l’ont fait avant, prendre la route de l’Ouest, avec un paquet de rêves et de révoltes au ventre. Puis les enfants ont ressenti eux aussi le besoin d’aller voir ailleurs. {Vers l’Ouest} : un voyage à refaire, un tissu d’asphalte et les nœuds des villes qui dévorent les adolescents avant même qu’ils aient pu atteindre l’autre côté du continent.


Le narrateur parti de l’Est du Québec n’ira pas beaucoup plus loin que Banff, dans les plis des Rocheuses. Il nous raconte tout, d’un seul souffle si scandé qu’on croit entendre le bruit des semelles, le crissement des pneus et le son des solitudes qui se frôlent.


En un seul paragraphe, Mahigan Lepage explore sa route d’où retentit le cri sourd des descendants de la génération de Kerouac.


«{Mon père avait travaillé à la construction du chemin de fer. J’avais dans la tête des récits d’Ouest, les ours grizzly qui rôdent autour du campement, mon père qui gagne sa bière au bras de fer, parce que c’était un fort mon père. Maintenant je voulais pour moi l’aventure de l’Ouest. C’était toujours la même histoire. On cherchait à s’émanciper de nos parents en rejouant leur propre émancipation. C’était absurde. On n’avait de révoltes que le rock et la route et la drogue, mais c’étaient déjà les révoltes de nos parents. On était une génération perdue, peut-être même pas une génération.}»


{Vers l’Ouest}, un regard contemporain sur le vieux mythe de l’Ouest, révèle la singularité d’une voix.


Né en 1980, Mahigan Lepage a grandi en Gaspésie. Il a habité en Outaouais et dans le Bas-Saint-Laurent. Depuis 2000, il vit à Montréal. Il dirige la collection « Décentrements » aux éditions numériques publie.net.</quote>


- [Lien vers une petite vidéo dans laquelle j'évoque {Vers l'Ouest}.->http://www.youtube.com/watch?v=6rdg0ENGHAA]





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